Voilà plusieurs jours que ton voyage a commencé. Plusieurs jours depuis que tu as quitté ton ancien foyer pour de nouvelle terre. Toi seul sait pourquoi tu es parti. As-tu été chassé ? Cherches-tu autre chose ? Qu’importe. Tes pas t’ont porté au-delà des brumes, vers ces steppes, auprès des montagnes qui occupent maintenant ton paysage depuis plusieurs jours. Depuis ton départ, le ciel lourd et grisonnant a accompagné la marche, ralentie par la neige, et tu n’as pas croisé âme qui vive dans ces terres désolées. Tu es seul, seul avec les esprits et tes souvenirs pour seule compagnie.
Le jour se lève à peine quand tu ouvres les yeux. La nuit a été dure, agitée par les vents, la pluie et le froid. Le feu que tu avais allumé n'a pas tenu le coup, malgré toutes tes précautions. Tu peux déjà t'estimer heureux de ne pas avoir fait de mauvaises rencontres. Après avoir brièvement inspecté ta tente, tu constates les dégâts causés par les intempéries qui t'ont tenu en éveil toute la nuit. Difficile de dire si les peaux, déjà bien rapiécées, sont encore réparables. Après un repas frugal, tu te remets en route, sans vraiment connaître la direction où te portent tes pas. A mesure que tu progresses, tu entends des sons nouveaux. D'abord les piaillement aigrelet d'étranges oiseaux noir et blanc. Puis un clapotis doux et cadencé, rythmique, qui semble s'éloigner pour mieux se rapprocher. Le roulement de petites pierres qui s'entrechoquent, presque couverte par ce même bourdonnement musical. Plus tu avance, et plus ces bruits se font ressentir, créant un paysage sonore plein de vie, très différent de celui des plaines. Enfin, tu approches de la source de cette mélodie.
L'océan.
Devant toi, l'immense étendue d'eau s'étend à perte de vue. Rares sont les habitants des Terres Lointaines à avoir déjà vu la mer, certains n'en ont même jamais entendu parler, pour d'autres, c'est une légende, comme le monde des rêves . Les rayons du soleil se reflètent sur les rides de l'eau, lui donnant des éclats d'argent. Autour de toi, les broussailles et les derniers colchiques de l'automne cèdent leur place aux galets, sur lesquels les vagues viennent se briser. Tu sent les vents salins caresser ton visage.
Difficile de savoir combien de temps s'écoulent face à ce spectacle saisissant. Quelques secondes? Quelques heures? Quand soudain, un nouveau son retentit. Un chant. Une voix féminine, fredonnant un air que tu ne connais pas. Pris de curiosité, après des jours sans voir âme qui vive, tu t'approche de la source de la mélodie. Tu decouvre alors une jeune femme à la peau de geais. Ses cheveux sont du même noir que le charbon, coiffés en d'innombrables tresses agrémenté de perles. Deux larges bijoux d'ivoires décorent ses oreilles. Les pieds dans l'eau, elle semble simplement s'amuser des vagues qui viennent caresser ses jambes. Et elle fredonne, une chanson sans parole, une chanson douce.
La femme te voit de loin. Son premier réflexe est d'avoir un mouvement de recul, mais une fois la surprise passée, elle te sourit. Tu entends alors une voix résonner dans ton esprit, la même voix qui fredonnait quelques instant plus tôt.
« Bonjour, Je m'appelle Ecoe, Celle qui ne peut entendre le mal, Gardienne de la Vérité. »
Alors que la voix retentie, la jeune femme ne bouge pas les lèvres. Seules ses mains se déplacent, à travers des mouvements précis que seuls quelques initiés pourraient connaître. La voix dit alors.
« N'ai pas peur. Je vis dans le silence, mais je peux communiquer par la pensée. »
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Soreal
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Sam 4 Déc - 21:01
Arrivée de Soreal
Celle qui ne peut entendre le mal.
« Magyia ! »
Je me réveille en sursaut, comme toutes les nuits, comme tous les matins depuis ce jour. Rien n’est encore clair, tout est encore flou. Je revois les images, son visage paniqué, ma main qui tient mon coutelas, le sang… Tout ce sang… ce sang qui me couvre encore le corps. Pas le mien. Mais alors celui de qui ? Je ne saurais dire, mais je crains d’en connaître la réponse…
Je me lève difficilement, m’extrayant de ma tente de peau. C’est à peine si j’ai pris le temps de la monter convenablement hier. Par endroit, j’aperçois des déchirures. Difficilement réparable, pour moi en tout cas. Elle tiendra encore un peu, mais est-ce que je peux vraiment en dire autant ? Je regarde autour de moi, sans reconnaître les lieux. Depuis mon réveil, ce jour-là, j'ai marché à l'est, me guidant avec les étoiles. Pourquoi à l'est? Pourquoi pas. Tout est bon tant que je peux m'éloigner. Je sais que je ne pourrais pas revenir. Dans mon clan, il n'y a rien de plus sacré que le sang, et celui qui verse le sien commet le pire des crimes, peu importe les circonstances. On ne s'en prend pas à son propre sang.
Sans réel but, je me remet en route. J'ai pris le strict minimum, et la tente, trop abîmée, n'en fait pas partie. J'ai récupéré les peaux encore utilisables, et pour le reste, je trouverais bien un abri de fortune pour la nuit. Sur le chemin, les différents bruits m'intriguent. Mais sans que j'y prête une réelle attention. J'erre, sans but. Jusqu'à ce que je découvre la source de ces sonorités nouvelles… Il me faut un long moment pour comprendre ce que je vois, cette immense étendue d'eau, s'étendant à perte vue. Pendant un instant, j'ai cru que j'étais mort, aux portes d'un autre monde. Mais non, je suis bien vivant. Je n'aurais jamais cru qu'un tel lieu puisse exister. L'océan… j'en avais bien entendu parlé, dans les contes pour enfants que nous racontaient les anciens, mais en grandissant je me disais que ce n'était rien de plus qu'un grand lac… j'étais loin du compte. Je m'assoit a même le sol, sur les galet, à regarder les vagues aller et venir. Je perd la notion du temps, à admirer l'argent de l'onde. Au bout d'un moment, inactif, je me redresse, et commence à retirer mes vêtements de peau, encore tachés de sang. Je sent le vent frais contre ma peau et m'approche avec prudence des vagues. J'ai un mouvement de recul quand mes pieds nus touchent l'eau glacée, mais j'entre malgré tout, petit a petit. Les genoux, puis la taille. Je ne suis pas un bon nageur, je n'ai jamais vraiment eu besoin d'apprendre. Alors je reste où j'ai facilement pied. Je me mets à genoux, afin de faire une rapide toilette. Je suis surpris par le goût de cette eau. Salée, comme une mer de larmes. Une fois le sang séché retiré de mes cheveux, je retourne sur la plage, me laissant sécher au soleil automnal. Tout en regardant l'eau, je ne peux m'empêcher de me dire à quel point ce serait simple. Un pas, puis un autre, et encore un, jusqu'à ne plus sentir mes membres, jusqu'à fermer les yeux, et lâcher prise…
Une voix me tire de ma sombre rêverie. Comme une chanson. Animé par un fol espoir, sans même prendre le temps de m'habiller, je me dirige vers la source de cette voix. Quand je vois cette femme, je realise ma bêtise. Évidemment que ce n'est pas elle… comment ça aurait pu. J'allais partir sans demander mon reste, quand j'entendais cette voix résonner dans ma tête, celle d'Ecoe. Je m'arrête immédiatement, comme frappé par la foudre. Je ne suis pas ignorant de la magie des shaman, mais je n'ai jamais vu celui de notre clan réaliser un tel exploit. Mon apprentissage de chasseur me dit de partir, mais mon instinct me dicte de rester. Et la première règle est de toujours faire confiance à son instinct.
Animé d'une pieuse curiosité, je m'approche d'Ecoe, observant son attitude, ses gestes. Elle ne semble pas une menace. Afin de tester cette magie dont elle prétend être dotée, je prononce en pensée.
« Je me fait appeler Soreal, fils d'Atoneal. Quelle est cette magie que tu utilises? Es-tu une Shaman? Un esprit? »
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Lun 13 Déc - 0:11
Arrivée de Soreal
Celle qui ne peut entendre le mal.
Ecoe te souris, et fait non de la tête. Aussi étonnant que cela puisse paraître, elle a pu entendre les pensées que tu lui as transmises. Elle ne semble pas plus surprise par ta question, et se contente de sourire. Ses mains reprennent leur danse. Tu comprends rapidement que ces mouvements, précis et maîtrisés, ne sont pas que des gestes aléatoires. Ils ont un sens, une signification. Un code, peut-être même un langage, dont tu ne parviens pas à comprendre la teneur. Heureusement, la voie de la jeune femme raisonne a nouveau dans ton esprit.
« Je ne suis pas un esprit, ou plutôt, pas entièrement. Mon cœur recèle la magie d'un esprit, celui de Moera, l'esprit de la vérité. Sa magie me prive de l'ouïe, mais me permet de n'entendre que la vérité. On ne peut pas me mentir, je le sais tout de suite. »
Ecoe s'approche ensuite de toi. Elle te regarde attentivement, examine tes traits d'un œil attentif, comme si elle cherchait à y percevoir quelque chose. Elle prend doucement ta main et, si tu la laisses faire, passe ses doigts sur ta paume de main, comme pour en examiner les lignes. Son regard se trouble, et tu peux y lire de la peine, ou de l'inquiétude. Sans te brusquer, et toujours si elle ne rencontre pas de résistance de ta part, elle passe ses mains sur ta joue. Que tu lui ai permis ou non ce contact, elle te sourit d'un air peiné, avant de reprendre.
« Tu semble avoir fait un long voyage, Soreal. Et pas des plus plaisant, j'ai l'impression. »
À ses mots, Ecoe s'éloigne dans l'onde. L'eau lui arrive bientôt au genoux. Ses mouvements sont calmes et lents, et elle ne semble pas troublée par la fraîcheur de l'océan ou le tumulte des vagues autour d'elle. Elle semble parfaitement à l'aise dans ce milieu pourtant agité. Elle ne s'arrête qu'une fois que l'eau a atteint sa taille. A ce moment, elle se retourne. Et fait un geste, cette fois-ci très clair, elle te demande de la rejoindre. Sa voix entonne alors, en guise de confirmation.
« Approche, et laisse l'eau guérir tes maux et apaiser tes tourments. »
Si tu la rejoins, tu remarquera qu'à son passage, l'ecume s'est mise à luire d'une douce lumière. Il ne s'agit pas de simple reflet. La lumière semble venir de l'eau elle-même. Comme une myriade d'étoile scintillant autour de la jeune femme. Que tu sois avec elle dans l'eau ou que tu aies préféré rester sur la plage, Ecoe te regarde avec un sourire bienveillant. Elle prend un peu d'eau dans les paumes de ses mains jointes, et souffle dessus. L'eau s'anime alors dans ses mains et autour d'elle. Un oiseau se forme au creux de ses doigts. Le geai bleu composé d'eau déploie ses ailes et prend son envole, et commence à tournoyer autour de la gardienne, puis s'approche de toi et se pose sur ton épaule. il reste quelques instant, avant de retourner voleter vers la demoiselle, avant de disparaître dans l'onde, te laissant dans l'émerveillement.
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Soreal
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Sam 15 Jan - 19:02
Arrivée de Soreal
Celle qui ne peut entendre le mal.
Je laisse Ecoe toucher ma main et mon visage, sans vraiment de geste de recul. Je ferme les yeux. Bien malgré moi, je sens la fatigue du voyage, la douleur, la peine. Je ne sais pas comment, mais Ecoe semble aussi le ressentir. Peut-être est-ce une part de sa magie, ou peut-être est-elle simplement très observatrice.
« Le voyage fut long, et éprouvant. Et pour être honnête avec toi, Shaman, je ne sais s’il est terminé… »
J’ouvre les yeux quand je sens sa main s’éloigner, et voit la jeune femme partir dans l’océan. Presque immédiatement, sans poser de question, je la suis. Presque malgré moi, guidé par un je ne sais quoi, une sorte de force au-delà de toute logique. Mon apprentissage de chasseur devrait m’inviter à la prudence, à la méfiance même. Mais je n’ai pas envie de l’écouter. Pourquoi faire ? Qu’ai-je encore à perdre ? Quand bien même Ecoe serait-elle une créature malveillante, décidé à me noyer, qu’importe. Si c’est de la sorte que je dois finir, et bien soit, c’est probablement ce que j’ai mérité. L’honneur pour un chasseur serait de mourir dans le sang, mais c’est un honneur auquel je ne peux pas prétendre.
J’avance dans l’eau. Elle est toujours aussi froide, mais cette fois la surprise est moindre. Mais peut-être est-ce lié à sa magie. Je remarque les reflets de l’eau, ou plutôt les lumières qui y scintille. Elles semblent suivre les pas de Ecoe, comme si elle animait l’eau à son passage. C’est probablement le cas. Nous nous arrêtons un peu plus loin, et la jeune femme m’invite à laisser l’eau guérir mes tourments. Je ne sais pas trop quoi en penser. Je n’ai jamais vu ce genre de magie, j’ignorais que l’eau pouvait avoir de tels pouvoir, elle récolte un peu d’eau de mer dans ses mains. Lui insufflant vie et mouvement, elle lui donne la forme d’un oiseau, un geai. L’oiseau tournoie, volète et se pose. Et moi, comme un enfant, je ne peux que m’émerveiller devant cette magie. Le Shaman de mon clan n’est capable d’une telle prouesse. Le moindre acte magique, aussi limité qu’il soit, semble l’épuiser de ses forces, alors qu’Ecoe semble manipuler l’océan lui-même avec une facilité déconcertante. L’oiseau reprend son vol, avant de disparaitre dans l’onde. Une part de moi est presque peiné de le voir disparaitre, comme si quelque seconde aurait suffi à m’attacher à la créature.
Et en cet instant, je ne peux m’empêcher de penser que Magyia aurait tant aimé ce spectacle.
Mon cœur ce serre. Quel est l’objectif de tout ça ? je ne suis pas un expert en magie, mais je doute qu’on l’utilise en vain. Tout à une utilité, ce qui n’en a pas n’a pas lieu d’être, ce n’est que perte de temps et de ressource.
« C’est une belle magie, mais je ne vois pas en quoi cela est censé guérir mes maux. »
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Sam 15 Jan - 20:16
Arrivée de Soreal
Celle qui ne peut entendre le mal.
Le sourire d’Ecoe se change en une moue peinée quand tes paroles resonnent dans son esprit. Ressentant une nouvelle hostilité à son égard, elle s’éloigne légèrement de toi, tenant les mains prés de son cœur. Tu ne lis toutefois aucune peur dans son regard, plus de la déception, de la tristesse. Quand tu entends à nouveau sa voix dans tes pensées, cette fois, elle ne bouge pas les mains, et garde la même attitude.
« Je ne peux pas te reprocher ton scepticisme, Soreal. Les tiens ont été éloigné de la magie pendant si longtemps que vous en avez oublié son essence. Vous ne la comprenez plus. Vous lui cherchez une utilité dans le monde matériel, mais sa nature profonde est ailleurs. »
Elle se décrispe ensuite, mais garde cette même attitude peinée. Elle se penche, et prend une goute doigt entre ses doigts. Elle la manipule, comme si cette dernière était solide. Elle souffle sur la petite sphère liquide, et la serre contre son cœur au creux de sa paume. Une lumière jaillit entre ses doigts, avant de s’éteindre. Elle ouvre ensuite les mains, pour révéler une amulette en cristal en lieux et place de la goute d’eau. Elle place le collier dans tes mains, avant de refermer tes doigts sur la pierre. Immédiatement au contact, tu ressens la puissance de cette pierre, et tu ressens, instinctivement que l’amulette t’es destinée, et que je tu ne peux pas t’en séparer. Ecoe te regarde ensuite dans les yeux, et tu remarque que ses iris ont pris une teinte bleu-gris, couleur de l’océan. Avant que tu n’ai eu le temps de réfléchir, la voix de la jeune femme à la peau d’ébène retentie de nouveau.
« Ce que tu as vu, c’est Duneir, l’esprit de la Prudence. Il t’a choisi pour être l’un de ses protégés, et veillera sur toi pour la suite de ton voyage. »
Ecoe décroche de sa ceinture une corne évidée. Cette dernière, finement travaillée, est gravées de multiples motifs d’animaux qui te sont inconnus. La représentation de poissons et le contexte t’amène à penser qu’il s’agit d’animaux marins, mais il pourrait tout aussi bien s’agir de créature fabuleuse. Tout ce que dont tu peux être sûr, c’est que l’objet est d’une rare qualité, et représente un travail d’artisan remarquable, presque perdu dans les contrés dont tu es issu.
« Je ne t’ai pas menti quand je te disais que l’eau pouvait te guérir. Mais tout dans la nature a besoin de s’alimenter. Comme le feu à besoin de bois pour réchauffer, comme la végétation à besoin de la pluie pour s’épanouir, l’eau a aussi des besoins pour exprimer sa magie. Mais contrairement au feu ou aux plantes, l’eau se nourris des émotions, des sentiments, des souvenirs. »
La magicienne la remplie alors la corne d’eau de mer, et souffle une fois de plus sur le liquide. Ce dernier brille pendant quelques secondes, avant de devenir parfaitement transparent, comme l’eau sortie directement d’une source. Ecoe porte alors la corne à ses lèvres, et y bois quelques gorgées devant toi avant de te la tendre.
« Mets-toi à genoux, laisse l’eau couvrir ton corps et pénétrer ton corps. Puis ferme les yeux, et partage avec les vagues ce qui te pèse. Ouvre leur ton esprit et ta mémoire. »
Un choix se présente alors à toi, exécuter le rituel de la magicienne de l'eau, ou regagner le rivage. Si tu décide de t'agenouiller dans l'eau et de boire à la corne, tu remarquera que le goût de l'eau n'est pas la saveur salée de l'océan, mais un goût qui t'appartient, peut-être même indescriptible, qui t'évoque un souvenir...
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Dim 23 Jan - 20:21
Arrivée de Soreal
Celle qui ne peut entendre le mal.
J’écoute attentivement Ecoe quand elle explique la nature même de sa magie, ou du moins quelques fragments. Nous en avons été éloignés ? Etions nous capable d’utiliser ce type de magie il fut un temps ? Mon premier réflexe est de douter, mais je me souviens des histoires que j’ai pu entendre quand j’étais enfant. Les histoires d’une terre éloignée, une terre de magie. J’ai toujours cru que c’étaient des mythes, des légendes. Et pourtant… Je ne peux nier que ce que je vois depuis quelques jours dépasse clairement tout ce que j’ai pu voir durant les 20 premières années de ma vie. Alors… pourquoi pas… Quel était le nom de ce lieu déjà ? Laetolia si ma mémoire ne me fait pas défaut… Tandis que je porte l’amulette de cristal à mon cou, ce nom résonne comme une certitude dans mon cœur. Oui, c’est ça.
Je prends la corne, et en regarde le liquide qui tourne. Rien ne semble le distinguer de l’eau normale, peut-être un léger reflet. J’ai goûté l’eau de l’océan tout à l’heure, et ce n’était pas l’expérience la plus agréable que j’ai pu avoir. Je l’approche de mes lèvres, avant de m’arrêter brusquement, et de regarder La magicienne.
« Je ne sais pas si Duneir trouverais très prudent de te croire sur parole Ecoe. Rien ne me garantis que tu me veille réellement le bien que tu promets de me prodiguer. »
Je sens un sourire en coin se dessiner sur mes lèvres. Je n’ai jamais été des plus prudent, au contraire. Je suis un bon chasseur, un excellent chasseur même. Je suis patient, mais je ne suis pas prudent. Je n’attends pas pour m’assurer que je ne risque rien, j’attend pour être sûr de donner un coup mortel. Je suis efficace, pas prudent. Mon objectif, c’est de verser le moins de sang possible. Parce que le sang est sacré, et rare. Le verser inutilement n’a pas de sens. Mais ce n’est pas de la prudence. Je ne me pose que rarement la question de ma survie, ou de celle des autres. Père me l’a souvent reproché. Un chef ne peut se permettre d’oublier la survie de son peuple.
Je n’ai jamais été prudent.
Et c’est probablement ce qui me tuera.
« Mais je n’ai plus rien à perdre, et plus de larme à verser. Alors autant en terminer, d’une manière ou d’une autre. »
Je m’agenouille dans l’eau froide, et m’immerge jusqu’au cou. Je porte la corne à ma bouche, et en boit le contenu. Etonnement, le liquide n’a pas le gout salé que j’attendais, mais un gout plus sucré, celui du miel, et des baies que Magyia cueillait quand nous étions enfant…
Magyia…
Je ferme les yeux, attendant que la magie fasse son effet.
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Soreal
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Dim 23 Jan - 22:33
Arrivée de Soreal
Celle qui ne peut entendre le mal.
La sensation n’est pas désagréable, loin de là. Tu sens une vague d’apaisement t’envahir, partant de tes entrailles et parcourant tout ton corps comme les ramifications d’un arbre. Petit à petit, tu perds conscience de l’univers qui t’entoure. Instinctivement, tu te laisses flotter à la surface de l’eau. Tu sens les bercements des vagues, qui est peut-être une nouvelle sensation pour toi. Tu sens les mains d’Ecoe se poser délicatement sur tes tempes, toucher tes cheveux. Ses gestes sont doux, caressant, presque maternels. Alors que tu fermes les yeux, tu entends la voix d’Ecoe dans ton esprit. Tu l’entends chanter une berceuse, celle qu’elle entonnait quand tu l’as découverte, mais cette fois avec des mots. Des mots que tu ne comprends pas, mais qui pourtant ne semble pas si éloigné de la langue que tu parles. Peut-être une langue ancienne, aujourd’hui perdue. Et pourtant, tu es presque sûr de reconnaitre une phrase avant de sombrer dans les limbes sur sommeil.
« Laisse couler les larmes, laisse couler les pleurs. Abreuve ton âme à la source de ton cœur. »
Tes songes te mènent dans une vaste plaine, s'étendant à perte de vue. Pas un arbre, pas une colline n'est visible. Juste une immense étendue sans fin, blanche de neige. Tu sens, de tes pieds nus, la poudreuse, sans ressentir le froid. Rêve ou illusion, tu ne saurais dire, mais il émane de ce lieux un sentiment de paix infinie. Un jeune homme s'avance vers toi, comme sorti de nul part. Son visages, orné de cheveux blanc comme la neige, est marqué de deux grands yeux bleus, et d'un sourire rassurant. Il est accompagné d'une panthère des neiges. Il prend la parole.
« Bonjour Soreal. On s'est déjà rencontré toi et moi, mais tu étais trop jeune pour t'en souvenir. Je suis Seral le Voyageur, l'Esprit des Neiges. Si je ne me trompe pas, c’est en mon honneur que l’on t’a attribué ce nom»
Le grand esprit ébouriffe tes cheveux. Son sourire, sa voix te sont familiers, comme un souvenir depuis longtemps oublié qui refait surface. Il ne te laisse pas le temps de dire quoi que ce soit, avant de reprendre.
« Je n’ai pas beaucoup de temps, pour l’instant, il vaut mieux que je reste discret. Vois-tu, quelqu’un a fait disparaître les brumes de Laetolia. Je ne sais pas qui, ni pourquoi, mais ce n’est pas forcément une bonne nouvelle… »
Il te sourit, d’un air presque triste mais qui se veut rassurant. Il regarde derrière lui, comme pour s'assurer que personne n'est là. Il reprend la parole.
« La magie des Brumes est en toi, Soreal, et en tous ceux qui les ont traversés. Bientôt les brumes disparaîtront, mais leur magie continuera à se perpétuer à travers ses gardiens, et protégera ces terres. »
Alors qu'il prononce ces mots, un petit feu apparaît entre vous, un feu qui comme tout a l'heure semble grossir à vue d'œil. Seral terminé avant de disparaître.
« Ne t'inquiète pas, tout ira bien. Et si ce fardeau devient trop lourd à porter, tu n'auras qu'à le demander. »
Tu sombre à nouveau dans l’inconscience, alors que l’image de Seral se dissipe. Ton sommeil est parcouru de nombreux rêves, certains calmes et paisibles, certains étranges et mystérieux. Toi seul saurais dire ce que tu as vu et entendu durant cette transe, et ce que ces images évoquent pour toi. Tout cela a-t-il seulement un sens ? Qui peut vraiment l’affirmer. Alors que tu reprends conscience, tes premières sensations te laisse penser que tu es de retour sur la terre ferme. Tu sens le sol sous ton corps, et tu remarques que tu es complétement sec. Quand tu ouvres les yeux, tu remarques que tu es au pied d’un immense pin maritime, un peu éloigné de la plage. Ta tête repose sur les genoux d’Ecoe. Cette dernière caresse tes cheveux, et te souris. Si tu essais de te redresser, tu te sentiras dans un état second, les pensées embrouillées par cette nuit. Tu te souviens clairement des évènements de la veille, de ta rencontre avec Ecoe. Tu parviens à remonter jusqu’à ton arrivée à Laetolia, mais rien de ce que tu n’as pu vivre avant n’est clair. Peut-être as-tu quelques flashs, des images indistinctes, mais rien qui te permettrait de construire un souvenir précis, quel qu’il soit. En revanche, tu peux sentir une nouvelle énergie parcourir ton corps, tandis que toutes tes blessures sont guéries. Tu entends la voix de la jeune femme raisonnée à nouveau, plus claire que jamais.
« Ne bouge pas, il va te falloir un peu de temps pour reprendre tes esprits. Tu n’es pas habitué à cette magie. Et ne t’en fais pas, ta mémoire reviendra au bout de quelques jours. »
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[Effet actif : Aura des Brumes - la magie des brumes offerte par Seral vous permet percevoir lorsqu'un personnage exerce une aura sur vous, à l'exception des autres gardiens des brumes. Vous ressentez que l'Aura de Vérité est activé, et vous en comprenez les effets, toutefois, vous ne pouvez pas l'annuler et vous ne profitez pas de ses effets.]
[Effet actif : Rivière de Larme - la magie de l'eau vous as permis de retrouver force et vitalité, et de guérir vos blessures, au prix de votre mémoire. Vous n'avez plus aucun souvenir de votre vie avant Laetolia. L'effet est temporaire.
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